Dans cet ouvrage dŽdiŽ aux arbres de la plante, Bernard Clavel parle en connaissance de cause :

 

Ç JĠai pratiquŽ le mŽtier de bžcheron, je sais de quoi il est question. Ces gens-lˆ sont des combattants Žpris de leurs adversaires. Ils savent leur parler. Les approcher. Les guetter des annŽes durant. Les prŽserver du mal. Les protŽger avec un dŽvouement admirable pour mieux les abattre un jour.

QuĠon le veuille ou non, lĠtre humain le plus proche de la fort reste le bžcheron. È

 

Bernard Clavel raconte Žgalement dans ce livre qui mle souvenirs et photographies ses rencontres avec des hommes de la fort :

 

Ç Il avait la fort. Toute la fort. Il vivait dĠelle sans rien demander aux hommes. Jamais. Les arbres Žtaient ses seuls compagnons. Il avait fini par Žtablir avec eux des liens extrmement Žtroits, puisque leur compagnie suffisait ˆ sa vie È

 

Autour dĠun tŽmoignage vivant et passionnŽ, on retrouve un Bernard Clavel conteur et magicien de lĠimaginaire :

         Ç Je vois la baraque de bois, sa clairire silencieuse sous une neige pareille ˆ lĠoubli. Et  parce que plus personne ne marche ni ne travaille, les arbres peu ˆ peu envahissent la clairire. LĠhomme continue de dormir dans sa cabane ; un jour, les racines la soulveront. (É) LĠeau des averses coulera sur la table de rondins et la couchette de branchages tressŽs. Nul ne se souviendra du sauvage oubliŽ et, plus Žtroitement quĠelle ne lĠavait fait pour sa vie, la fort enlacera sa mort et reprendra son corps. È

 

         CĠest une vŽritable invitation au voyage dans lĠunivers tellement rassurant et rassŽrŽnant de la fort que nous propose Bernard Clavel.

 

         LĠouvrage a ŽtŽ Žcrit en mars 1980, et se termine sur une cinquantaine de photos dĠarbres ou de forts.