Revenus du Grand Nord et des
affrontements majeurs de lĠhomme et de la nature, nous nous retrouvons ici avec
Bernard Clavel au temps calme et chaleureux de lĠenfance.
Dans une petite ville du Jura,
La Moureau, veuve dĠun officier des bataillons dĠAfrique et son beau-frre
Henri Gualdry, habitant dans le mme voisinage, attendent la visite du fils
dĠHenri, de sa femme et de ses enfants.
Ce sont les quatre enfants qui
arriveront en premier, ce qui dchanera une foule de pripties dans lĠattente
des parents, dont une petite guerre de jardin, coups de mottes de terre, qui
rappellera Henri, encore dans le souvenir de son service militaire, lĠpope
tragique de la Premire guerre mondiale, la saga coloniale.
" JĠavais envie dĠun
moment dĠcriture-bonheur aprs tant dĠannes dĠcriture-drame et
malheur "
" La, cĠest ma tante,
celle qui parlait aux morts dans le cimetire, ce que nous trouvions tout
fait normal. CĠtait une femme de caractre un chef de bande nergique, comme
mon hrone. Enfant, 14-18 tait pour moi, et grce aux rcits des adultes, une
ralit terrifiante, dramatique. JĠai alors vraiment mesur ce que ces gens
avaient endur, leurs incroyables souffrances. "
Ë la fin du roman, la fin des
vacances, La et Henri se retrouvent nouveau seuls.
" Le sort de la
vieillesse est poignant. Si les vieillards et les enfants sĠentendent si bien,
cĠest quĠils se ressemblent, quĠils vivent les uns et les autres dans le mme
univers, souvent isol. Voil pourquoi je les aime. "
Extrait dĠun
article de presse, juillet 1990
Ç Aprs
avoir si puissamment saisi lĠhomme dĠaction, le pionnier, griff par tous les
vents, soumis aux preuves des plus rudes ralits, Bernard Clavel revenant
dans son Jura natal, lĠcoute dĠun monde apparemment ferm tous les drames,
nĠen fait pas moins apparatre lĠesprit dĠaventure chez ceux que lĠge rend
complices au cÏur du foyer : l'enfant et le vieillard. Ici les rves
sĠveillent, sĠinterpntrent comme les flammes dans lĠtre ; le souvenir
et le jeu ! Ah oui, Bernard Clavel, certes, abandonne cette fois lĠhomme
de muscles, de sueur et de sang, mais nĠest-ce pas pour nous rappeler (ou se
rappeler lui-mme) que lĠhomme est aussi, dĠabord et enfin conforme ses
rves, ses promesses, conforme l'enfant qui rinvente le monde et au
vieillard qui redonne vie par les mots sa propre image. Sortilges et
rcompenses des rves et des jeux mls, entre les vieux qui remchent sans
cesse leur histoire et la marmaille qui la bouscule. Ce que Bernard Clavel nous
offre, chapitre aprs chapitre, cĠest peut-tre Ç le temps arrt È
qui, de part et dĠautre de la vie conqurante, encadr Ç le temps en
marche È, celui qui, imbriqu de rel et dĠimaginaire, appartient dĠun
ct au souvenir, de lĠautre lĠesprance. È