Created by ImageGear, AccuSoft Corp.

 

Quatrime roman, Žcrit en 1958. Les Lettres Franaises publient un article sous la plume dĠAndrŽ Wurmser :

 

" Un livre dont lĠintŽrt ne faiblit pas, dont le rythme jamais ne se dŽsarticuleÉ Les personnages, parfois un peu sentencieux et manquant dĠŽpaisseur, ne sont jamais outrŽs, ni faux, ni odieux. Pablo est une ‰me triste, mais lĠhumanitŽ qui lĠentoure nĠest pas noire ni dŽplaisante. Le roman dit avec une minutieuse exactitude les paysages et les saisons, le travail et la peine, lĠamour et le plaisir, le vin, le blŽ, le cheval, la vie qui continue et le souvenir des morts qui tire en arrire. "

 

LĠEspagnol a vŽritablement existŽ. Du temps o Clavel travaillait pendant la guerre dans une ferme, il a c™toyŽ ce travailleur immigrŽ pendant un an dans le Jura et nous dŽvoile dans Les Vendanges, un titre Žcrit en collaboration avec la photographe Janine Niepce combien ce personnage a ŽtŽ important pour lui :

 

" Ds que la dernire grappe eut ŽtŽ rentrŽe et pressŽe, (É), le rŽfugiŽ espagnol vint me voir : (É)

 

-Tu aimerais rester ?

 

-Oh, oui, mais les vendanges sont terminŽes.

 

-Est-ce que tu te figures que les vignerons ne font que vendanger ? La vigne demande quĠon sĠoccupe dĠelle toute lĠannŽe. (É)

 

CĠest alors que jĠai vraiment commencŽ dĠapprendre le mŽtier de vigneron. Ce mŽtier qui lie si intimement un homme ˆ une plante ".

 

(Les Vendanges, Hoebeke, page 6)

 

Il aurait aussi pu rajouter : un mŽtier qui lie lĠhomme ˆ la terre. Car cĠest aussi la terre le grand personnage de ce livre, celui qui redonne vie et espoir ˆ cet homme brisŽ par la guerre et la mort de sa femme.

 

" Pablo se taisait. Il regardait chaque terre labourŽe, chaque vigne, chaque friche. " (LĠespagnol)

 

La terre est ici plus forte que tout. Elle se tait, elle existe. Elle exige un don de soi phŽnomŽnal, mais elle paie en retour du respect quĠon lui inspire.

 

 

Bernard Clavel raconte enfin comment un dimanche, un homme frappa ˆ sa porte :

 

" Un jour que nous Žtions ˆ table, ma femme, mes enfants et moi, un homme arriva.

 

" Je suis lĠEspagnol ", dit-il ˆ ma femme qui lui ouvrait la porte.

 

Nous nous embrass‰mes et il prit place ˆ notre table (É) JĠallais dŽcouvrir que lĠhistoire que jĠavais imaginŽe et que certains trouvaient trop dure, lĠŽtait beaucoup moins que celle quĠil avait vŽcue. "