Aprs le Grand Nord
canadien, Bernard Clavel revient ici vers les paysages de son enfance.
" Je
nÕarrte pas de bouger, jÕavais commenc lÕcrire en Irlande, je lÕai termin
en Provence. CÕest que je nÕcris pas facilementÉ Je digre lentement les
choses. Il y a longtemps que je voulais crire le roman de la lutte des
rouliers contre lÕinstallation du chemin de fer, avant mme de publier Le Seigneur du fleuve ". Bernard Clavel
Mais de la lutte de la
tradition contre le modernisme, il nÕen est pas question. Nous sommes ici dans
la tragdie, celle dÕun homme qui tue pour lÕhonneur, un homme simple, un
personnage-Clavel, fort et gnreux, rude et passionn.
Ce livre est un coup
de massue, un dchirement, un trait de plume foudroyant dans lÕunivers agraire.
Į On souffre
beaucoup tout au long de cette puissante tragdie paysanne dont le premier acte
se droule, en 1844, dans le haut Jura. Dans cet univers que lÕauteur connat
admirablement et aime la folie, on voir revivre les mtiers rvolus, les
voituriers au long cours, les charrons, les boisseliers la fine ouvrage.
Forts noires, vastes vallons, fermes o les journes de travail sont Į rapides
et bourrues Č, de lÕcurie lÕtable, de lÕtable la grange et de la
grange au grenier.
Clavel, qui
signe lÕun de ses meilleurs romans, fait partager, sans apitoiement ni
bavardage, son amour et sa compassion pour les habitants frustes et farouches
de sa terre. Č
Extrait dÕun article
de presse, mai 1991