Į Nous avons tous,
selon le mot de Romain Rolland, nos Į compagnons de route Č.
SÕils sont parfois des artistes et leurs Īuvres les plus
prenantes, ils sont souvent des hommes. Surtout des hommes.
Vivants, morts, disparus un carrefour o nos chemins se sont spars,
ils nÕen demeurent pas moins accrochs nos pas. Visages prcis. Voix que le
temps ne parvient pas loigner.
Il suffit dÕun mot qui nous rappelle leur langage, pour quÕils
reparaissent soudain et sÕimposent.
Kid Lon est toujours pour moi un merveilleux compagnon qui trane
la semelle de ses espadrilles cette odeur et cette clart si particulires de
son monde : celui des forains.
Je nÕai plus rencontr Kid depuis de longues annes, mais il mÕa
talonn jusqu'au jour o jÕai dcid de raconter son histoire et celle des gens
qui la partagent.
JÕai dcouvert alors que cette histoire est avant tout celle de lÕamiti.
La vie des forains est dure, pre, contraste ; faite de travaux, de rires
et de larmes. Elle se droule en marge de ce que chacun de nous peut voir sous
lÕclairage plein de mystre des lampes de la fte.
Ce monde en rduction est lÕimage du ntre, avec ce quÕil a de
sordide et de merveilleux, avec lÕternelle alternance de la paix et des
guerres froides ou brlantes, mais je suis persuad que sans amiti, lÕexistence
y serait insupportable. Č (Bernard Clavel)
LÕhercule sur la place est un roman base
autobiographique. Le hros de lÕhistoire, en ralit Ted Robert arrive
Lons-le-Saunier pendant la guerre, et faute de fte foraine, se retrouve
moniteur de poids et haltres dans un club o Clavel est gymnaste.
Il retrouvera plus tard son professeur lors dÕune fte Lyon et
apprend connatre cette occasion le monde des forains.
" CÕest plaisir de suivre Clavel dans lÕunivers des
boniments, des paillettes, de la sciure de bois, des lumires qui sÕteignent
pour faire place au peuple besogneux des roulottes o se succdent misre et
opulence passagres, o lÕentraide existe. CÕest tout le charme dÕune pope
populaire et noraliste qui conduit le lecteur au mot Fin
avec un sourire attendri et joyeux. "
Extrait dÕun article de presse, 1966