Un livre magnifique qui rend hommage ˆ " lĠoncle Charles ", un homme droit et honnte, respectueux des hommes et de leur condition, " un dur dĠŽcorce, (dont) il nĠy avait pas besoin de gratter lĠaubier bien loin pour atteindre le cÏur ".

 

CĠest lĠhistoire dĠun enfant qui quitte l'Žcole ˆ 10 ans pour gagner son pain. Il va sĠengager dans lĠarmŽe et se retrouvera pendant la guerre de 14-18, entra”nŽ dans la valse tragique des morts, et pendant celle de 39-45 dans la rŽsistance la plus active avec son ami de toujours, le curŽ Buisson qui lui aura sauvŽ la vie et BatĠ dĠAfĠ, un soldat quĠil a connu pendant la premire guerre, braconnier de son Žtat.

 

Ç Le dernier Clavel est une ŽpopŽe —genre qui ne se fait plus gure-, une traversŽe de trois guerres comme autant dĠabsurdes champs dĠhorreur, roman familial au sens ancienÉ " (LibŽration, 25 juin 1998)

 

Bernard Clavel dans ce roman nous livre beaucoup de lui-mme, on reconna”t le petit Julien qui donne du souci ˆ son oncle, un pre spirituel pour qui il a beaucoup dĠestime.

 

Il nĠest pas difficile de comprendre ce qui attire Bernard Clavel chez son oncle : des qualitŽs humaines surprenante, une grandeur dĠ‰me exceptionnelle, une moralitŽ sans faille, un charisme dŽbordant, un autoritarisme naturel et une grande droiture ; " Mon oncle a contribuŽ ˆ fixer la couleur de mon ‰me " (Bernard Clavel).

 

 

Extrait dĠun entretien de mars 1998 publiŽ dans un journal de presse quotidienne :

Vous avez dŽdiŽ le soleil des morts Ç ˆ la mŽmoire de mon oncle Charles Mour, modle de droiture, dĠhonntetŽ et de dŽvouement. È Cet oncle dont vous Žtiez trs proche et que vous faites revivre dans ce roman sous le nom de Charles LambertÉ

Bernard Clavel :cĠŽtait un type impressionnant. Il suffisait quĠil me regarde pour me faire entrer sous terre. Il faisait partie de ces gens qui ont une espce de magnŽtisme dans le regard. DĠailleurs, je nĠai jamais ŽtŽ capable de le tutoyer.

Il me parlait beaucoup de son enfance, mais trs peu de ses campagnes ou de la guerre. Seulement, chaque ŽtŽ, quand je me trouvais en vacances chez lui, il y avait toujours dĠanciens officiers comme lui, anciens des colonies ou anciens de 14-18, qui venaient lui rendre visite.Ils se rŽunissaient autour dĠun couscous monumental pour se raconter leurs aventures. Lˆ, je peux vous dire que je me taisais ! JĠŽtais tout oreille, fascinŽ par ce que ces hommes-lˆ avaient vŽcu.Je me souviens aussi que ma tante, en cachette de mon oncle, me montrait des photos de lĠŽpoque o ils Žtaient en AlgŽrie.

Votre tante, que vous appelez Pauline, est Žgalement une figure hors du communÉ

Bernard Clavel : Ils ne se sont presque jamais quittŽs depuis le jour de leur rencontre. Mme quand il Žtait aux BatĠ dĠAf ou au front, elle lĠa toujours attendu. Ils ont fait les campagnes du Maroc et de la Tunisie ensemble. Elle avait gardŽ de cette pŽriode un souvenir absolument ŽmerveillŽ. CĠŽtait aussi un personnage pittoresque qui, pendant toutes les campagnes dĠAfrique, a trimbalŽ avec elle un tub, dans ces pays o il nĠy avait presque pas dĠeau !

Les femmes, ˆ cette Žpoque, ont ŽtŽ admirables. Pauline bien sžr, et aussi la mre de Pauline, qui est une figure, la grand-mre de Charles, qui sĠŽpuise au travail pour gagner de quoi faire manger son petit-fils, et celle encore que jĠappelle la Gravosse, la femme de Bat dĠAf, qui paiera de sa vie son dŽvouement sans borneÉ

 

 

Au moment de la sortie du livre, il en explique la gense :

 

" Ce Soleil des Morts m'a poursuivi des annŽes avant que je ne me dŽcide ˆ l'Žcrire. JĠai voulu laisser un portrait le plus fidle possible de mon oncle Charles qui m'a profondŽment marquŽ. JĠai tentŽ aussi de brosser, avec ce roman, une fresque des temps douloureux que les femmes et les hommes de notre pays ont traversŽs entre les lendemains de la guerre de 1870 et les annŽes qui ont suivi celle de 39-45. DŽdiŽ ˆ la mŽmoire de mon oncle, ce livre lĠest aussi ˆ la mŽmoire de tous les martyrs de la folie et de l'absurditŽ d'un monde en proie ˆ la violence. (Bernard Clavel, le 15 avril 1998).